Grimoires, carnets et cahier en papier recyclé. Caroline et Bois de lune création végétale

Le carnet végétal par Caroline – Bois de Lune

Caroline, la fondatrice de Bois de Lune, est spécialisée en création de carnet végétal.

Du choix de la matière à la confection, en passant par le processus de création, c’est elle qui s’occupe de tout.

Caroline nous présente son activité de création végétale et son mode de vie alternatif, en accord avec ses valeurs : le respect des animaux et de la nature.

Sommaire
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Qui est Caroline, la créatrice de carnet végétal ?

Je m’appelle Caroline et j’ai 35 ans. Je suis végane depuis mes 16 ans et je suis passionnée par la vie sous toutes ses formes. J’ai à cœur de comprendre leurs mécanismes pour être la plus respectueuse possible de toutes ces formes de vie. Animaux, végétaux, minéraux, je pourrais passer ma vie à apprendre, sentir et expérimenter.

Je suis passionnée par beaucoup de choses. Avec les années de vie, j’arrive à m’organiser pour aller au cœur de ces passions et les matérialiser. J’en suis très heureuse. Je me forme et je pratique la cueillette sauvage, l’ornithologie et le naturalisme. J’aime apprendre des langues étrangères, méditer et découvrir de nouvelles techniques de respiration, me balader dans la nature, prendre le temps de ne rien faire et d’être. Le yoga, voyager, apprendre à vivre le plus autonome possible et la permaculture.

Je suis créatrice de grimoires, carnets et herbiers. Je travaille aussi dans un centre de soins pour les animaux sauvages blessés. Nous les recueillons, nous les soignons gratuitement pour les relâcher dans leur environnement naturel. Avec mon compagnon, nous vivons en camion aménagé depuis 2014.

Parle-nous de ton activité de création de carnet végétal en papier recyclé. Avec quelles matières tu travailles ?

Tout a commencé quand j’ai voulu m’acheter un carnet. Je voulais un grimoire pour noter tout plein de choses importantes pour moi. J’étais déjà végane depuis de nombreuses années. Je ne concevais pas de poser toutes ces choses précieuses dans un livre qui avait engendré la souffrance puis la mort d’un animal, la coupe d’un arbre et obligatoirement la misère humaine qui va avec.

J’ai commencé à chercher des carnets en papier recyclé, sans matière animale. Je ne trouvais rien qui me corresponde. J’ai donc décidé de le faire moi-même (Et je l’ai toujours !). J’ai pris tellement de plaisir à le faire avec des matériaux qui me ressemblent que je me suis dit qu’il y avait certainement d’autres personnes comme moi qui cherchaient ce genre de grimoire sans les trouver.

C’est là que mon entreprise “Bois de Lune créations” a vu le jour, en septembre 2019. Je suis autodidacte, j’ai appris seule au fur et à mesure de mes idées. J’ai appris différentes reliures, à faire ma propre colle, à couper mes planches, à trouver des lieux pour récupérer les matériaux dont j’avais besoin. J’étais confrontée à différents questionnements : où trouver le bois qui me servirait de couverture sans passer par le système d’achat de neuf. Pareil pour le papier recyclé, les fils de reliure, la colle et le papier tout mignon qui me sert à décorer les grimoires.

Au fur et à mesure, j’ai trouvé mes réponses. J’ai contacté des enseignes qui me donnent leurs fonds de palettes au lieu de les jeter. Je valorise donc des déchets. Le papier, je l’achète 100% recyclé. Pour les fils et les tissus, je vais à Emmaüs ou vers des couturières qui se débarrassent de leurs chutes. Le papier de décoration, je le trouve de seconde main (à 90 %). La colle, je la fais moi-même, à base de farine et de sucre biologiques.

Le but était vraiment de réduire au maximum l’empreinte que j’allais avoir en créant mes carnets. La valorisation de déchets et la seconde main me paraissent parfaites.

Tu proposes des carnets, des cahiers, des grimoires. Tu peux nous présenter tes différents produits ?

Avec le temps j’ai étoffé la collection. Je propose des carnets, grimoires et herbiers :
– en format A4 (Taille d’une feuille d’imprimante) ;
– en format A5 (Taille d’une feuille d’imprimante pliée en 2) ;
– en format A6 (Taille d’une feuille d’imprimante pliée en 4).

Cette année, je propose aussi les cahiers en format A5. Tous ces articles sont en papier recyclé et papier de décoration issu de la seconde main, sauf pour les grands grimoires. La colle est faite maison, sauf pour les reliures en dos carré que je renforce avec de la colle à papier.

Comment tu fais pour créer un carnet ? Quelles sont les étapes ?

Les étapes de la création d’un carnet sont les suivantes :

  • Étape 1 : trouver le bois et les papiers de décoration.
  • Étape 2 : réfléchir à la collection que je veux produire (Carnet simple, herbier, album photo, etc.).
  • Étape 3 : découper des couvertures et percer des trous pour la reliure.
  • Étape 4 : habiller les couvertures, découper et coller.
  • Étape 5 : plier le papier et mettre en forme le corps du livre.
  • Étape 6 : assembler et relier
  • Étape 7 : mettre en vente.

Je fais tout de A à Z : la découpe du bois, le pliage, le perçage, le collage et la reliure.

Chaque carnet est unique ? Comment tu trouves l’inspiration ? Tu sors des nouveautés selon un calendrier précis ?

Plus je me sens surmenée, moins j’ai d’inspiration. Mon petit secret, c’est de ne pas en faire mon activité principale, avoir « plusieurs cordes à mon arc ». C’est ce qui me permet de créer quand je sens l’inspiration monter en moi. C’est très précieux.

Je n’ai pas de calendrier, sauf pour Noël. Des fois, je sens que c’est un peu trop, alors je finis la collection en cours et je prends un petit temps de pause. Généralement, l’envie revient très vite !

Tu as un produit préféré parmi tout ce que tu as créé ?

Je les aime absolument tous ! Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est les agrémenter un peu comme en cuisine quand on épice les plats. Eh bien, moi, c’est quand je rajoute des poèmes à l’intérieur, de jolis papiers de décoration, des petits  « bijoux de seconde main » que j’ai chinés.

J’aime me dire que les personnes qui me font confiance sont émerveillées lorsqu’elles parcourent leur carnet. Un peu comme cette sensation de découverte quand on est enfant. Il y a plein de techniques qui m’intéressent mais je me questionne toujours sur la possibilité de trouver les matériaux en seconde main ou par la revalorisation de déchets. Et si ça ne matche pas, alors j’abandonne l’idée.

On me demande souvent comment je trouve ma clientèle. Comment ça se passe pour toi ?

Je partage mes créations et je laisse venir.

Tu as une clientèle végane ? Sensible à l’environnement ou aux animaux ? Qui achète tes carnets ?

Je pense que oui car c’est ce qui revient le plus souvent. Les gens sont contents de voir que je crée en essayant de faire de mon mieux pour toutes formes de vie.

Où peut-on acheter tes carnets ? Quels sont tes tarifs ?

Tu peux retrouver mes carnets sur Chambéry, place Grenette, chez Kimélia Boutique : une boutique d’artisans locaux. Tu peux aussi passer directement par moi sur ma page Instagram, par e-mail et sur ma boutique Etsy.

En ce qui concerne les prix, ils vont de 19 € à 65 €. Tout dépend du matériel utilisé, de la taille du carnet et, évidemment, du temps que j’y ai passé. J’essaye de proposer du choix pour tous les porte-monnaies tout en respectant  mon travail.

Tu te souviens de ta première vente ?

Oui. Ma première vente s’est faite sur un marché d’artisans. C’est une jeune fille qui avait flashé sur l’un de mes tout premiers modèles.

Quel est ton parcours ? Comment as-tu commencé la vente de carnet végétal ?

Tout a commencé quand j’avais 16 ans. Je suis devenue végane et là, je suis rentrée dans un monde bien plus vaste que seulement le véganisme. Mon envie de respecter les animaux m’a amenée à me poser des questions sur ma consommation, mes réels besoins, ma manière de vivre, mon lien avec le végétal, avec les êtres humains.

Je dis souvent que mon amour pour les animaux m’a, au final, réconciliée avec les humains. Certains trouvent ça étrange, mais je pense sincèrement que l’humanité en est arrivée là où elle en est actuellement par manque de compassion et d’amour. Il était pour moi impensable de reproduire ce schéma même s’il était vraiment plus simple de choisir le chemin de la haine de l’humain au vu de tout ce qu’il fait.

J’ai donc décidé de me concentrer sur ce qui m’était possible de faire, moi, Caroline, à mon niveau, dans ma vie. J’ai commencé par le véganisme, et j’ai vite eu besoin d’un mode de vie plus simple, plus présent et cohérent avec mes besoins.

Tu vis dans ton camion ? Tu nous parles de ton expérience ?

La vie en camion m’appelait depuis des années. À 25 ans j’ai sauté le pas. J’ai acheté mon 1er camping-car, j’ai quitté tout ce que j’avais et je suis partie à l’aventure avec mon compagnon. Ce mode de vie me correspond parfaitement : sobriété, minimalisme et conscience. Alors nous avons continué à vivre ainsi.

J’aime le fait de savoir combien je consomme d’eau chaque semaine, d’avoir peu d’espace donc seulement le nécessaire, de faire attention à ma manière de consommer mon eau, mon électricité (Nous avons des panneaux solaires). C’est remplir la cuve d’eau, récupérer la moindre goutte d’eau de pluie. Vivre avec les saisons, dormir les portes ouvertes l’été au milieu du chant du vent dans les branches et des chants d’oiseaux. Vider mes toilettes sèches, avoir un composte pour refaire du terreau pour les légumes au printemps. C’est ne pas avoir beaucoup mais me sentir riche.

Tu as créé un centre de soins pour animaux sauvages blessés. Présente-nous ton action.

Seul, on ne va jamais loin. Nous avons créé une association en 2015. Nous avons été des centaines à travailler bénévolement pour que ce centre voit le jour : le premier centre de soins de Savoie pour les animaux sauvages blessés.

C’est en 2020 que nous avons pu l’ouvrir. Il s’appelle « le Tétras Libre : centre de sauvegarde de la faune sauvage des pays de Savoie ». En 2022, ce sont plus de 1300 animaux accueillis et plus de 4500 sollicitations téléphoniques prises en charge.

Moi, je suis ce que l’on appelle une capacitaire. J’ai le certificat qui permet, légalement, de prendre en charge la faune sauvage blessée. Au centre, je suis soigneuse. Je m’occupe de soigner les animaux, de suivre leur évolution jusqu’au relâché.

Sur notre site internet, vous pouvez retrouver toutes les informations si vous souhaitez nous aider à soigner les animaux. Faites un don ou venez apprendre à les soigner !

Tu nous emmènes avec toi  le temps d’une journée ? À quoi ressemble ton quotidien ?

Tout dépend si je suis au centre ou pas. Si je ne suis pas au centre, la première chose que je me demande en ouvrant les yeux, c’est  « Caroline, tu as envie d’être quoi aujourd’hui ? ». Avant, j’avais ma to-do list mais ça ne me correspondait pas. J’ai remarqué que je voulais le faire mais que je n’étais pas présente à ce que je faisais. J’ai commencé par changer les mots que j’employais puis à ressentir ce que mon être me disait à l’intérieur. Ça fonctionne pour moi, alors je continue. J’adore cette petite routine !

Je me lève, je fais la plupart du temps le jeûne intermittent le matin. Je me mets à “faire” ce qui a vibré en moi le matin au réveil, je prépare à manger, je fais mes cueillettes, je m’occupe du jardin, de la création pour Bois de Lune si je sens l’inspiration, mes formations, etc. En fonction de la saison, c’est balade emmitouflée ou baignade (J’ai la chance de vivre à côté d’une rivière et d’être entourée de lacs).  Je fais au moins une grande balade par jour pour que Malone soit bien. C’est le chien avec qui j’ai la chance de partager mon quotidien. Après, j’ai un lien très fort avec lui. On est  fusionnels. Du coup, il est partout avec moi, très rarement seul, donc ses journées à lui sont bien stimulantes.

Une journée au centre, c’est balade en forêt le matin avant de commencer. Je promène Malone. Ensuite, je me rends au centre et on commence notre journée avec la prise en charge des animaux sauvages en détresse. J’essaye de former le mieux possible les bénévoles, de travailler sur les plannings, les protocoles, les suivis des animaux en soins, les relâchés, les stocks, les recrutements, etc. Le soir, quand je sors, c’est balade en forêt obligatoire. C’est ce qui me permet de déconnecter et de défouler Malone ! Le soir, je concocte un bon petit plat et ensuite je fais de la reliure ou mes formations. Je bouquine un bon livre ou je regarde une petite série.

Tu as fait face à des échecs, à des moments de doute ? Tu peux nous partager une situation difficile que tu as pu surmonter ?

Je suis contente de cette question car, justement, ça me tenait à coeur de mettre la réalité en avant. Quand je lis ce que j’ai écrit en amont, je me dis que ça parait un peu tout beau, tout parfait. Mais j’ai aussi mes phases plus brumeuses.

Je vis avec le syndrome du côlon irritable depuis 6 ans et c’est très prenant au quotidien. J’ai des phases de douleurs abdominales très handicapantes, de douleurs de dos ou de respiration bloquée qui provoquent des périodes de stress. Tout est lié en fait. Dès que mon intestin s’enflamme, tout le reste s’enchaîne. Alors je dois faire très attention à ce que je mange et surtout à bien me reposer.

Ça m’apprend à rester connectée à moi-même. Je suis plutôt du genre très optimiste donc je ne vois jamais rien comme un échec. La dernière situation difficile que j’ai vécue est la perte de ma petite chienne, Prune. Mon premier deuil d’un membre de ma famille du quotidien, et j’ai expérimenté les phases du deuil, le manque, les souvenirs. Ça m’a vraiment plongée dans une dépression comme je n’avais encore jamais connue. Alors, quand j’ai vu que je ne m’en sortais pas, j’ai décidé de me faire aider par une psychothérapeute et ça m’a vraiment beaucoup aidée. J’ai fait un cursus de Soma Breath aussi, ça a été génial !

Actuellement, je suis toujours en quête pour trouver le traumatisme et une solution pour mon intestin. Ça va déjà beaucoup mieux mais ce n’est pas encore terminé.

Quelle est ton anecdote favorite sur ton activité ou ton camion ?

La réaction des gens qui entrent dans notre camion : « Oh ! Mais c’est un vrai petit chalet, c’est trop beau ! ».

Pour mon activité et ma vie en général, ce n’est pas une anecdote mais un enseignement que j’ai reçu de moi-même. Je me fais très régulièrement des phases sans téléphone et c’est génial. Notamment pour les vacances. La première chose que je fais, c’est d’éteindre mon téléphone et de le mettre au fond d’un placard. Je le laisse éteint 2 jours, 2 semaines ou 2 mois. Peu importe, mais dès que j’en ressens le besoin, je n’hésite plus et c’est vraiment chouette.

Tu te crées une vie selon tes valeurs. Quel conseil peux-tu donner à une personne qui a peur de lancer son projet ou de vivre selon ses propres règles ?

Alors, je n’aime pas donner des conseils car on est tous différents et je ne connais pas le contexte des gens.  Je ne me sens pas du tout légitime car ce qui a marché pour moi ne marchera pas forcément pour eux. Moi, ce qui me guide depuis bientôt 20 ans, c’est l’amour. L’amour de toutes formes de vie et, bien sûr, leur respect. Tout s’articule pour le mieux autour du respect, de l’amour et de la compassion.

Comment se passe ton année 2023 ? Quelle est ton actualité ?

2023, c’est une année de concrétisation, c’est comme ça que je la ressens pour moi. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça bouge et c’est cool.

Nous cherchons un terrain pour créer notre autonomie énergétique et alimentaire (Le plus possible) et que j’ai un peu plus d’espace pour travailler. Je commence à en ressentir le besoin. Je sens que je rentre dans une phase d’enracinement après avoir vécu et tant apprécié cette phase de nomadisme.

Ce qui ne changera pas, c’est que nous vivrons toujours dans une nano habitation de moins de 30 m². Le challenge va être la mise en place de notre autonomie et ça, j’ai vraiment hâte. L’un de mes petits rêves cachés, c’est d’avoir une vraie cave sous terre pour le stockage des récoltes pour l’hiver et un jardin rempli de fleurs.

Où peut-on trouver ton travail et suivre tes aventures en ligne ?

Pour la vente de mes créations en boutique, c’est chez Kimélia Boutique, à Chambéry.

Vous pouvez aussi suivre mes créations et mon quotidien sur mon compte Instagram : au bois de lune.creations.

Retrouvez les carnets et grimoires sur ma boutique en ligne Etsy.

Soutenez le Tétras Libre : centre de sauvegarde de la faune sauvage des pays de Savoie.


Caroline, une créatrice à impact positif, au mode de vie alternatif. Elle écoute ses besoins et ses envies pour façonner la vie qui lui ressemble.

Que pensez-vous des projets de Caroline ? Vous voulez, vous aussi, vivre et travailler selon vos valeurs ?

Cécile Perio

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